1874 Naissance de la guitare classique


C’est en Perse que l’on trouve les plus anciennes traces d’instrument ressemblant à la guitare (3000 ans avant JC).

Pour obtenir l’origine du mot guitare, il faut combiner Guit (dérivé du Sanskrit «Sangîta» traduisible en «musique») et Tar qui signifie «corde» en persan. Ce nom est devenu Kithara chez les grecs, puis Qîtara chez les arabes.

Au Xème siècle, ce sont donc les Maures qui ont importé la Guitarra d’abord en Espagne puis au Portugal et en Italie, avec une forme déjà proche de notre guitare classique actuelle.

C’est au XIVème siècle que la Guiterne est devenue populaire dans les tavernes.
Jouée avec un plectre, la guiterne était plate, avait 3 ou 4 cordes doubles, le manche et le corps en forme de demi-poire étaient constitués d’un seul tenant.



C’est au XVIème siècle qu’elle s’est transormée en Guitare avec ses éclisses.

La forme actuelle de la guitare classique a été inventée en 1874 par le luthier espagnole Antonio de Torres, un poète, un musicien qui, lors de réunions intimes, lisait ses vers ou exécutait ses compositions sur un instrument apparenté à la guitare. Antonio de Torres est depuis considéré comme le père de la guitare moderne.



1905 Naissance de la guitare Archtop


La guitare Archtop tire son nom de l'anglais arched (bombé, voûté, arqué) et top (dessus, ici la table d'harmonie). Inventée par Orville Gibson aux États-Unis en 1905, ce type de guitare à cordes métalliques, est inspirée des méthodes de fabrication des
instruments à cordes classiques (violon, violoncelle).

Ces guitares possèdent une table d'harmonie et un fond sculptés à la manière d'un violoncelle, et la table est percée d'ouïes en f. Elles sont volumineuses (jusqu'à dix-neuf pouces). Leurs cordes, métalliques comme sur une guitare folk, sont attachées à un cordier, à la manière des violoncelles. Le chevalet flottant (et non pas collé à la table d'harmonie comme sur les guitares classiques ou folk) est simplement maintenu en place par la pression des cordes.


1910 Naissance de la guitare 12 cordes


C’est vers 1910 que, dans les orchestres de la Nouvelle Orléans, les guitaristes étaient frustrés de ne pas être bien entendus sous les cuivres et les percussions.

Les luthiers tentèrent de renforcer le son en doublant le nombre de cordes (6x2=12 pour les forts en math) et voici que naquit la fameuse douze cordes toujours aussi appréciée.

Huddie Ledbetter (Lead Belly) est né en 1889 à la paroisse de Caddo au nord ouest de la Louisianne. Il accompagna Blind Lemmon Jefferson entre 1911 et 1913. C'est à ce moment qu'il acquit sa première 12 cordes et qu’il devint le seul artiste a être exclusivement identifié à la guitare 12 cordes.


1923 Naissance de la guitare électrique


La compagnie Bell a mis au point dans ses laboratoire un microphone. Cet appareil magique permettait d’enregistrer, de transmettre et de reproduire des sons en transformant des ondes sonores en ondes électriques.
Un technicien de la société Gibson nommé Lloyd Loar
fut le premier à exploiter cet appareil sur une guitare en 1923. Il appliqua à la guitare la recette micro + ampli + haut-parleur.

Les premiers prototypes de guitares munies d’un petit micro collé sous la table furent construits en 1924 à Kalamazoo.

Si le principe (un petit microphone collé sous la table d'harmonie qui recueille le son de la guitare, puis le transmet via un câble, à l'amplificateur) fonctionnait « sur papier », les résultats pratiques étaient cependant décevants selon Gibson.

Comme vous le constaterez encore un peu plus loin dans cet article, l’esprit visionnaire lamentable des dirigeants de la société Gibson leur fit décider de ne pas donner suite à cette idée farfelue.
Lloyd Loar continua chez Gibson à fabriquer des mandolines ...


1927 Naissance de la guitare à résonateur


Toujours dans l’idée de renforcer le son des guitares acoustiques, les luthiers augmentèrent la taille de la caisse, mais ne pouvaient pas dépasser certaines limite imposée par le matériel.

Puis John Dopyera eu l’idée d’inventer une guitare métalique à résonateur, la fameuse «Dobro».

Une guitare à résonateur est une guitare acoustique dont le son est amplifié de manière mécanique par un cône métallique (le plus souvent en alliage d'aluminium). Les vibrations des cordes sont transmises via le sillet au cône, ce dernier jouant le même rôle que le diaphragme d'un haut-parleur.


Les 1ères guitares exploitant ce principe furent commercialisées par la société National à partir de 1927. Les 1ers modèles comportait 3 cônes d'un diamètre de 6 pouces (un peu plus de 15cm) disposés en triangle, un sillet en T reposant aux pointes des 3 cônes, d'où le nom de tricone.


Durant les années 30, le procédé fut modifié pour fonctionner avec un seul cône de plus grandes dimensions, 9 1/2 pouces (un peu plus de 24 cm). Le sillet fait bloc avec une rondelle épaisse en bois (le plus souvent de l'érable dur) pour former ce que l'on appelle un biscuit. On parle alors de guitare simple cône (ou "single cone").


A la suite de désaccords avec National, John Dopyera et son frère quittèrent l'entreprise pour fonder leur propre société, DOBRO (pour DOpyera BROthers). Ne pouvant exploiter leur propre brevet, ils inventèrent un système légèrement différent : le cône est inversé (concave et non plus convexe), le sillet est inséré dans un montant en forme d'étoile ou d'araignée ("spider") dont les pattes reposent sur les lèvres du cône : c'est le système dit spider.

La Dobro la plus connue est probablement celle que l’on a pu voir sur la pochette de l’album «Brothers in arms» du groupe pop Dire Straits.




1931 Commercialisation de la première guitare électrique


Mais revenons à notre guitare électrique...

En 1931, Adolph Rickenbacher (d'origine suisse, et qui « américanisera » son nom en « Rickenbacker » peu après) fonde son entreprise de fabrication de guitares sous le nom d'Electro String Instrument Corporation.

Il commercialisera la première guitare électrique dont modèle original, mis au point par un musicien, Georges Beauchamps, et un ingénieur, Paul Barth. L'objet est baptisé "Frying Pan" en raison d'un look qui ressemble à une poêle à frire.

Ce surnom de poêle à frire résistera aux âges, puisqu’aujourd’hui encore vous lirez ou entendrez ce surnom pour une guitare électrique.

La Frying Pan s'admire au musée Rickenbaker de Santa Anna.




Contrairement au système de Lloyd Loar qui captait les vibrations de l’air via un micro « de téléphone », le pickup de Rickenbacker, basé sur un aimant en fer à cheval, captait les vibrations des cordes métalliques qu’il enserrait, et les transformait directement en impulsions électriques. Plus besoin de caisse de résonance. Ce principe, raffiné et amélioré, est toujours d’actualité aujourd’hui.

Les guitaristes de jazz, habitués aux somptueuses Archtop de Gibson, et les guitaristes de blues qui trouvaient le volume qu’ils recherchaient grâce aux guitares à résonateur de National, ne furent guère séduits par le look « Poêle à frire ». Cependant, Rickenbacker transforma sa découverte en succès commercial, en l’adaptant aux guitares hawaïennes « Lapsteel », très à la mode à l’époque.


1938 Naissance de la guitare électro-acoustique


En 1938, à la demande du grand guitariste de jazz Charlie Christan qui accompagnait la formation de Benny Goodman… et qui en avait assez de jouer les figurants, Gibson revint en force en développant la guitare Electro-Spanish ES 150.

Elle était munie d’un pickup en « barre », encore considéré par beaucoup comme le meilleur pickup de jazz. L’ES150 et ses cousines, qui n’étaient en fait que des Archtop électrifiées, furent les premières guitares électriques à rencontrer un succès commercial, avant la guerre. Les principales faiblesses de ces modèles étaient l’absence de sustain et le feedback.



Le micro de l’ES150


1950 Naissance de la Telecaster de Fender


A partir des années 40, de nombreux luthiers relancent la guitare plate dans le style de la frying pan. Les musiciens de country prennent le pas.

Paul Bigsby était mécanicien et bricolait des motos quand le fameux guitariste de country Merle Travis lui demanda de construire une guitare « solid body ». Le modèle qui sortit alors, en 1947, avait une structure et un look fantastiquement innovateurs, mais Bigsby n’en exploita pas les potentialités commerciales.

Quelqu’un d’autre le fera par la suite…

Le vrai succès commercial de la guitare pleine, solid body en anglais revient à Clarence Leo Fender qui réparait des radios et fabriquait des systèmes d’amplification à Fullerton, en Californie. Rencontrant Doc Kauffman, musicien et ancien collaborateur de Rickenbacker, il se mit à produire des lap steel hawaïennes.

Il lance en 1950 la Broadcaster purement inspirée des travaux de Paul Bigsby.

Cette  guitare est sobre, ses lignes sont belles, son manche est vissé. et elle est simple à fabriquer en grande série. 

Vite rebaptisée Telecaster pour éviter tout litige avec Gretsch, détenteur du nom.

Le génie de Leo Fender fut de créer un modèle simple, adapté à la production industrielle de masse. Le succès commercial fut cependant lent à venir car la « pagaie de canoë », comme elle fut surnommée, était bien loin des Archtops raffinées de Gibson ou Epiphone, tant en apparence qu’en sonorité. Mais l’opiniâtreté de Fender et le talent de son directeur commercial Don Randall allaient transformer l’essai en un succès sans précédent… La Telecaster va faire les beaux jours d'une musique rebelle qui pointe le nez: le rock & roll. Des Shadows à Elvis Presley en passant par les Beatles, la Telecaster devient l'engin emblématique.

Preuve du coup de maître, la Telecaster, plus de 50 ans après, reste une copie conforme à 95% du modèle d’origine.


1951 Naissance de la basse électrique


La Précision est vendue en 1951 comme une alternative économique, facile à transporter et à amplifier, contrairement à la contrebasse. L'instrument doit également séduire les guitaristes ou les aspirants contrebassistes grâce à son jeu facilité par les frettes sur son manche. Cela garantit la justesse des notes, d'où le nom "Précision".

Elle tient son nom de Fender Precision du fait qu'il s'agit, contrairement à une contrebasse, d'un instrument disposant de 20 frettes sur le manche, permettant de jouer avec précision plus facilement .

La basse de Fender reprend certaines caractéristiques de la Telecaster : un corps plein en une seule pièce de bois, un manche vissé, les potentiomètres fixés sur une plaque de métal chromé. Pour équilibrer l'instrument, Leo Fender muni le corps de l'instrument d'une corne supérieure plus prononcée que sur la Telecaster.


Elle sera améliorée au fil des ans. Elle est toujours commercialisée par Fender dans ses nouvelles versions.


1951 (Re)Naissance de la Les Paul de Gibson


Bon, juste pour rigoler un bon coup, on va se souvenir de Gibson qui ne s’intéresse pas à l’invention de la guitare électrique de Lloyd Loar (Ouaf ouaf ouaf !!!)


Puis on reprend son sérieux pour revenir aux alentours de 1940.


Lester William Polfus, guitariste de variétés célèbre doublé d’un inventeur très astucieux, et mieux connu sous le nom de Les Paul, se construisit une guitare solid body grâce à un manche d’Epiphone, un morceau de bois de pin et des micros « maison ». Obtenant les résultats escomptés (bon sustain et absence de feedback), il se produira sur scène accompagné de Mary Ford pendant 10 ans avec cet engin qu’il avait affectueusement surnommé «the log» («la bûche»).
En 1946, il emporta son bébé auprès de Gibson, afin de les convaincre de le mettre en production. Mais on renvoya avec des éclats de rire «le gamin avec son manche de brosse».

Oui, oui, re-faites-vous plaisir, re ouaf ouaf ouaf !!!!

En 1951, chez Gibson, comprenant enfin, mais un peu tard (bon on arrête les ouaf ouaf) que le vent tournait, Ted McCarthy remit les projets de solid body sur la planche à dessin.

La société voulut distancer le concurrent débutant en dotant son nouveau bébé d’une table en érable sculpté, technologie alors inaccessible pour Fender.

La société rechercha aussi l’effet « turbo » que procurerait le soutien d’un guitariste célèbre.

Elle mit en place l’«endorsement» le plus juteux de tous les temps, en renouant les contacts avec Les Paul. La première Gibson Les Paul sort ainsi de production en 1951, pour devenir immédiatement un grand succès commercial. Elle était équipée des fameux micros P90 et d’un chevalet trapézoïdal peu pratique qui évoluera, 3 ans plus tard, en « Tune-o-Matic ». En 1957, les P90 seront remplacés par les humbuckers développés par Seth Lover.



Et ça continue...


En 1957, Gibson « trouve le truc » pour combiner le look rassurant d’une Archtop, le son cristallin d’une caisse de résonance et le sustain d’une solid body : la «semi-creuse» ES 335 est équipée d’une traverse en érable.

Chuck Berry, B.B. King, Alvin Lee lui donnèrent ses lettres de noblesse. Depuis bientôt un demi-siècle, son succès ne fléchit pas.


A la fin des années 50, Les Paul est devenu moins populaire et la guitare qui porte son nom se vend moins bien. Les guitaristes se plaignent de son poids. Gibson sort donc en 1961 un nouveau modèle qui la remplace : la «solid guitar» SG . Quoiqu’elle se vende très bien, les aficionados n’y retrouvent pas la sonorité « grasse » du modèle Les Paul, ni son phénoménal sustain.

Mais Gibson ne veut rien entendre, et les fabricants japonais vendent leurs copies de Les Paul comme des petits pains… Re ouaf ouaf ouaf


En 1966, John Mayall sort l’album « Bluesbreakers with Eric Clapton ».

Déjà connu par les Yardbirds notamment, le « son Clapton » crève les amplis.

Le phénomène se poursuit avec le super-trio Cream, et aussi avec des personnalités telles que Peter Green, Jimmy Page ou Gary Moore. Ce rugissement, c’est celui de la Les Paul… En 1968, Gibson se réveille et remet enfin le modèle en production !


Fin des années ‘60, rien ne va plus pour Fender : nouveaux modèles bâclés, qualité sommaire, bidouillages divers… C’est la période CBS et le hard rock est mené au son puissant de l’écurie «d’en face».

Si Keith Richards s’affiche sur scène avec sa Telecaster à 5 cordes puisque’il enlevait la corde de Mi grave (voir photo ci-contre), peu de guitaristes respectables osent se montrer en public avec une Strat …


C’est alors qu’un GI de retour du Vietnam vient secouer la Grande Bretagne. Il est gaucher, joue à un volume inimaginable et fait du Larsen un outil musical… Il s’appelle Jimi Hendrix et il s’éclate sur … Stratocaster.


Derrière lui, suivront d’autres grands noms : Rory Gallagher, Mark Knopfler, Stevie Ray Vaughan, Ritchie Blackmore… Même Clapton se laissera débaucher par Buddy Guy et assemblera sa célèbre Blackie à partir d’une série de vieilles Strats achetées d’occasion pour quelques dollars. Chez Fender, le carnet de commandes prend un tel embonpoint que la production ne peut suivre, ouvrant largement la porte aux innombrables copies asiatiques.


Et pendant ce temps là… quelques irréductibles - et non des moindres - ne jouent ni sur Gibson, ni sur Fender… Malgré ses efforts, Don Randall ne parvint jamais à endorser les Beatles pour Fender. Influencés par le guitariste-harmoniciste de jazz belge Toots Thielemans, Lennon et Harrison restèrent fidèles, durant les Sixties, aux produits de celui qui fut le pionnier des pionniers de la guitare solid body : Rickenbacker (rebaptisé à l’époque « the Beatle backer »). Tandis que Paul Mac Cartney restera fidèle à la basse «violon» de Hofner durant toute sa carière.


En 2010 chez Gibson


Gibson sort le 12 Novembre un modèle en série limité à 1800 exemplaires, la Firebird X annoncée à 5570$ (une paille !).

Cette guitare bourrée d’électronique intègre notamment un circuit intégré avec 7 processeurs qui pourra être remplacé en fonction de l'évolution de la technologie et des besoins et un système bluetooth pour jouer avec un footswitch.

Au niveau des effets embarqués, on trouvera des flanger, tremolo, délai, des boucles, et différentes distorsions. Pour le son, ce seront trois humbuckers qui s'y collent. Sans parler de l'auto-tune (système d’accordage automatique motorisé) et d'une sortie basse impédance. Tout cela fonctionne avec une batterie de type téléphone portable. Le poids de la guitare est de 2.7kg.